STU/70e Conseil/22/024
12 octobre 2022

215e session du Conseil exécutif de l’UNESCO

Intervention orale du Syndicat du personnel de l'UNESCO (STU)

Merci M. le Président, Excellences, Mesdames et Messieurs.

Concernant le document 215 EX/5. IV (B) sur les dispositions contractuelles relatives au poste de Conseiller pour l’Ethique de l’UNESCO, la volonté apparente de l’Administration de s’aligner sur le système des Nations Unies est bienvenue.

En total soutien avec le mandat de 6 ans proposé, le STU s’attendrait, au nom de la transparence, à ce qu’un processus normal de recrutement soit lancé pour recruter un nouveau Conseiller pour l’Ethique avec un mandat de 6 ans.

Pour cette raison, le STU est très inquiet de « l’effet immédiat » de la décision proposée, qui prolongerait de facto le mandat de la Conseillère à l’Ethique actuelle au-delà de son mandat de 4 ans non-renouvelables. Cela créerait un dangereux précédent et le STU s’oppose fermement à cette manœuvre flagrante de l’Administration.

Excellences,

La nouvelle stratégie des ressources humaines est un document joliment présenté. Cependant, le STU s’alarme du fait qu’il ne contienne finalement que très peu d’avancées pour les membres du personnel en poste. Pour retenir les talents déjà présents, nos collègues veulent des perspectives de carrière, des possibilités d’avancement, du soutien et des conseils pour construire une carrière mettant leur expertise, leur savoir et leur motivation au service de cette extraordinaire Organisation.

Malheureusement, cet aspect des choses est réduit à un seul paragraphe (n°13) qui dispose clairement que tout se limite à des formations en ligne…

Est-ce vraiment là la vision qu’a HRM de l’orientation professionnelle et du soutien aux membres du personnel ?

Cher Président, Excellences,

« La vraie richesse et valeur de notre Organisation est notre personnel » : cela a été affirmé à de nombreuses reprises dans ces lieux depuis très longtemps.

Cependant, les faits montrent très souvent une réalité différente !

La situation de nos collègues de l’Institut des Statistiques (ISU) de Montréal qui joue un rôle crucial dans le suivi des indicateurs ODD s’est détériorée à un point tel que le STU souhaite attirer votre attention sur les risques encourus, dont la responsabilité reposera entièrement entre les mains et sur la conscience de l’Administration.

Le déficit financier persistant de l’Institut soulève de sérieuses inquiétudes, surtout quand on sait que depuis 2017, le nombre de membres du personnel est passé de 125 à 40. Il est temps qu’une enquête soit réalisée par des experts extérieurs pour s’assurer que les meilleures pratiques financières et administratives sont en place et que les mesures nécessaires soient mises en place avant d’autres coupures de postes. Les collègues et leurs familles continuent à souffrir et attendre et ne rencontrent que le silence et l’inaction de l’Administration…

Sur cette question de la responsabilité, lire dans le rapport de la Directrice générale sur les jugements concernant l’UNESCO que l’Organisation « a gagné » contre un membre du personnel est à la fois choquant et indigne. Cela est tout à fait inapproprié.

Aller devant le Conseil d’appel en interne puis décider d’adresser une plainte devant le TAOIT n’est pas un chemin pavé de roses. C’est un processus long, douloureux et coûteux, le dernier recours des collègues luttant pour leurs droits.

M. le Président,

Permettez-moi d’attirer votre attention sur les paragraphes 15 à 20 de ce même document, sur « les mesures correctives prises par le Secrétariat ». Il y a là un défaut fondamental : rien n’est prévu pour imposer des sanctions financières, une rétention sur les salaires et les retraites des managers qui ont pris les décisions aboutissant aux jugements perdus au TAOIT avec pour conséquence l’obligation de payer de lourdes compensations.

La responsabilité doit être assumée à tous les niveaux, l’impunité en cours actuellement dans la Maison ne peut pas continuer – CELA DOIT SIMPLEMENT CESSER.

Chers collègues, chers Etats membres,

Depuis ces dernières années, notre Organisation décline graduellement mais le phénomène s’accélère. A titre d’exemple, nous sommes alarmés de noter que l’UNESCO a récemment licencié, oui, LICENCIE un collègue professionnel expérimenté et estimé sans aucune preuve matérielle. Vous devez en être conscients !

Le présent Conseil exécutif examinera unprojet de budget relatif au 42 C/5 avec un déficit annoncé de 30 millions de dollars qui, s’il ne devait pas être comblé par une augmentation de la contribution des Etats membres, aurait des conséquences sur le personnel et sur la mise en œuvre du programme lui- même.

Dans cette funeste perspective, certains Etats-membres ont évoqué la nécessité de procéder à une priorisation des activités , une mesure que le STU soutient tout en exprimant son inquiétude sur les conditions de travail de ceux qui resteront.

**Le personnel de l’UNESCO a déjà fait preuve de son dévouement et de sa résilience lors de la crise du COVID-19 ; lui demander encore une fois de faire toujours plus avec toujours moins de moyens serait simplement inacceptable.**

Chers collègues,

En tant que Présidente du STU, je suis ici devant vous aujourd’hui, 6 mois seulement après ma prise de fonctions. Je serai à la retraite en décembre 2022 et je regrette de ne pas pouvoir compléter mon mandat au STU, qui court jusqu’en mars 2023.

Ainsi, je me permets de dire que cela a été un réel honneur de vous servir pendant 16,5 ans en tant que membre du personnel et 9 mois en tant que Présidente du STU. Je remercie sincèrement les Conseillers du STU, son Secrétariat et la Fédération des associations des fonctionnaires internationaux (FICSA) qui se sont tenus à mes côtés depuis que j’ai pris mes fonctions de Présidente.

Je remercie de tout mon cœur le personnel pour sa confiance et son soutien.

Chers collègues, merci de continuer à soutenir vos associations du personnel. Elles seules vous permettent de vous faire entendre…

Je vous remercie de votre attention.

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