STU/69e Conseil/22/005
17 mars 2022
Chers collègues,
Le jeudi 10 mars 2022, l'ADG/ADM a envoyé une note au personnel du Siège demandant à chacun de retourner au bureau à temps plein à compter du lundi 14 mars 2022, invoquant les dernières recommandations du pays hôte comme base de la décision.
Bien que le pays hôte, tout en levant l’obligation de télétravail, recommande l'instauration d'un dialogue entre employeurs et employés pour définir ensemble les conditions de travail les mieux adaptées, cette décision est tombée sur le personnel de l'UNESCO sans discussion ni échange préalable.
Dans un contexte où les cas de COVID-19 se multiplient et où d'autres organisations internationales basées en Europe, dont Paris, poursuivent le télétravail, la plupart des membres du personnel ont du mal à comprendre le bien-fondé de la demande de retour à une modalité de travail en présence à temps plein.
Le personnel s'est adapté et a adopté le télétravail lorsque cela était nécessaire et demandé par l'Organisation. Des compromis personnels ont été nécessaires et, malgré les nouveaux obstacles liés à la distance physique, le personnel a gardé sa motivation et appris à travailler dans un tel environnement, assurant tout au long de la pandémie que la mission de l'UNESCO était accomplie.
Par conséquent, la décision de revenir à « l'ancienne normalité » ne semble tenir compte ni des avantages du télétravail tels que soulignés à la fois par l'OMS et l'OIT, ni des leçons tirées des deux dernières années et manque de considération pour des dimensions cruciales telles que l'équilibre vie professionnelle - vie personnelle, l'égalité des sexes et l'impact sur l'environnement de l'activité humaine.
Le STU exprime son entière empathie envers les collègues qui vivent une situation de stress et de pression, en particulier ceux qui ont de jeunes enfants et des familles à leur charge.
Quant aux mesures sanitaires décrites dans le message et la suspension immédiate de la majorité des précautions mises en place pour limiter la propagation du COVID, elles sont aussi une source d'inquiétude pour le personnel. De nombreux collègues sont mal à l'aise et ont le sentiment que leur santé peut être exposée à des risques inutiles. Les changements proposés, dont le partage de bureaux, la suppression des mesures de distanciation et la suspension de l'obligation des visiteurs de présenter un passe vaccinal semblent prématurés, notamment en l'absence de mesures claires à appliquer immédiatement aux nouveaux cas.
Sur la base de ce qui précède, le STU trouve cette décision inopportune, inappropriée et en contradiction avec la reconnaissance réitérée de la Directrice générale pour ce qui a été réalisé collectivement, de manière innovante et créative par le personnel tout en offrant une modalité de télétravail. De plus, cette décision va à l'encontre de l'opinion exprimée par le personnel dans l'enquête menée fin février.
À cet égard, le STU regrette la publication tardive de la nouvelle politique de télétravail, discutée avec HRM et ADM à l'été 2020, ainsi que la suspension de la précédente politique de télétravail.
Le STU continuera à travailler et à dialoguer avec l'Administration afin qu'une politique de télétravail globale et flexible soit finalisée et proposée en urgence au personnel.
Cordialement,
Le Conseil du STU.