STU/67e Conseil/16/020
14 octobre 2016
200 e session du Conseil exécutif de l’UNESCO
Document 200 EX/5
Suivi des décisions et résolutions adoptées par le Conseil exécutif et la
Conférence générale
à leurs sessions antérieures
Partie IV
Questions relatives aux ressources humaines
INTERVENTION ORALE DU SYNDICAT DU PERSONNEL DE L’UNESCO (STU)
Merci Madame la Présidente, Excellences, Mesdames et Messieurs.
Tout d’abord, le STU souhaiterait exprimer sa vive préoccupation quant à l’abus de contrats de non-fonctionnaires à long terme , dont un grand nombre exercent des fonctions fondamentales au sein de l’Organisation.
L’augmentation de 21% des dépenses globales consacrées aux contrats de consultant entre 2014 et 2015 indique clairement que l’Organisation ne dispose pas des ressources permanentes suffisantes pour mener à bien sa mission fondamentale. Il faut par ailleurs noter que le montant total des dépenses consacrées à des contrats de consultant financés au titre du Programme ordinaire entre 2014 et 2015 a augmenté de 74% , voire de 91% hors Siège !
Outre le coût financier, cette situation a des conséquences très néfastes : l'introduction de différents statuts pour le personnel, menant à un traitement discriminatoire et inéquitable du personnel temporaire et minant le moral de tout le personnel ; le recours au favoritisme ; le non-respect de la répartition géographique et de l'indépendance de la fonction publique internationale ; la disparition de la mémoire institutionnelle de l’Organisation ; l’impact sur la Caisse d’assurance maladie de l’augmentation de ce nombre de contractants temporaires.
Outre l’abus de contrats de non-fonctionnaires à long terme, il existe d’autres abus qui concernent notamment le programme des stages. Le STU estime que les stagiaires, au nombre de 500 à l’heure actuelle de l’aveu même de HRM, devraient être rémunérés de façon équitable, comme c’est le cas dans de nombreux organismes des Nations Unies, et que leurs tâches devraient être clairement définies.
Nous estimons donc qu’il est grand temps d’adopter des mesures immédiates pour mettre un terme à tous ces abus.
En ce qui concerne la stratégie de gestion des ressources humaines pour 2017-2022 , le STU est fermement convaincu que la principale ressource de l’UNESCO est un personnel motivé, dévoué et compétent. Néanmoins, le STU peut confirmer que le personnel est démotivé et constitue l’entité qui a le plus souffert de la crise financière et de la réforme. Le STU appelle donc à la constitution d’un budget de formation interne stable financé au titre du Programme ordinaire.
Le STU est alarmé par le manque de perspectives d’évolution de carrière du personnel du cadre de service et de bureau (catégorie G), qui passe en moyenne 8,3 ans à un même poste, contre 6 ans pour le personnel de la classe P-5, et 6,4 ans en moyenne dans toute l’Organisation.
Le STU demande de nouveau que les procédures de recrutement soient révisées de façon à garantir l’équité, l’impartialité et la transparence à toutes les étapes du processus de recrutement pour mettre fin aux procédures faussées qui entraînent systématiquement le découragement et/ou la démotivation du personnel.
A la 199e session du Conseil exécutif, le STU s’inquiétait de ce qu’une partie de la décision prise par la Conférence générale concernant le recrutement à des postes vacants (« à compétences égales, priorité est donnée, en cas de vacance de poste, à l’examen des candidatures des membres du personnel ») ne soit pas appliquée, ni les droits acquis des intéressés protégés. La réalité des recrutements nous a malheureusement donné raison : du 1er janvier au 20 septembre 2016, 69 candidats externes ont été recrutés , et bien souvent les candidats internes n’ont même pas été interviewés, perpétuant ainsi le pourcentage élevé de fonctionnaires démotivés par l’absence de perspectives de carrière.
Le STU exhorte donc la Directrice générale à élaborer une véritable politique de gestion des ressources humaines de l’UNESCO pour 2017-2022 , assortie d’objectifs et de mécanismes clairs, dans le cadre de laquelle tous les échelons de la hiérarchie deviendraient comptables de leurs responsabilités dans la gestion des ressources humaines, notamment du développement des connaissances et des compétences, de la planification du développement de carrière, et de la transparence des processus relatifs à la mobilité et au recrutement.
Je vous remercie de votre attention.