STU/68e Conseil/19/010
16 avril 2019
Chers collègues,
Le STU prend bonne note des observations critiques des États membres faites pendant cette session du Conseil exécutif sur les politiques du personnel.
Le fait que HRM n'a pas considéré utile de consulter le service juridique sur la politique de mobilité, et ce dans le contexte des multiples affaires perdues par l’UNESCO au Tribunal administratif de l’OIT, illustre parfaitement une situation troublante et inimaginable dans un passé récent.
La politique de mobilité ne semble refléter aucune des réflexions et aucun des engagements qui sont au cœur de la transformation stratégique, tels que le renforcement de la culture de gestion ou encore la rationalisation des effectifs en vue d'une efficacité institutionnelle renforcée. Alors que sa mise en œuvre a déjà commencé, la politique de mobilité annoncée comme « juste et transparente » s'appuie de fait sur des critères opaques qui sont appliqués au cas par cas. Les critères énoncés uniquement dans un PowerPoint d'HRM n’ont aucune validité juridique. Par ailleurs, la circulaire n'existe à ce jour qu'en version anglaise.
De plus, nombre de collègues ont alerté le STU sur l'application de critères jamais formulés dans la circulaire, tels que celui de la « continuité » ou celui d’être « en attente d’un audit pour un éventuel reclassement », ou encore la définition de « changement de fonction », ou bien appliqués de façon très contestable (l’âge de la retraite pris en compte a été 65 ans pour tout le personnel, même pour ceux qui ont le droit à la retraite à 62 !), ou encore l’utilisation de termes se prêtant à interprétation par exemple « within 2 years » selon la langue. La liste est longue.
Agir ainsi, c'est bafouer nos appels à la clarté et à la transparence, pour une politique de mobilité qui puisse d'une part renforcer et soutenir l'efficacité et la pertinence de l'expertise de notre Organisation, et d'autre part assurer le développement des carrières de son personnel.
La motivation au travail est une condition fondamentale pour servir au mieux nos États membres. Or, 20% du staff est plafonné (347 membres du personnel !) et complètement ignoré dans cette politique de mobilité : la politique du grade égal les prive de fait de toute incitation et reconnaissance de leurs compétences. C'est une démonstration de l’absence totale de réflexion et de volonté de la part de l'Administration d’offrir des voies nouvelles pour le développement des carrières à l’UNESCO.
En attendant les résultats de l’examen du « dispositif d’encadrement de la mobilité » à l’ONU, décidé par le Secrétaire général, nous appelons à une suspension de l'application de la politique de mobilité.
Nous invitons l’Administration à ouvrir un espace de réflexion avec le personnel sur l’ensemble des politiques de personnel de l’Organisation (mobilité, développement de carrière, recrutement) en s'inspirant des bonnes pratiques émanant d'organisations hautement spécialisées.
Cordialement,
Le Conseil du STU.