STU/66e Conseil/15/012
26 mars 2015

Le conte des deux UNESCOs

(raconté au personnel par l’Administration)

L’impact de la crise financière sur le personnel pendant le biennium 2014-2015...

Conte 2014 : L’Organisation traverse l’une des plus graves crises financières depuis sa création, des centaines de postes (y compris des postes occupés) doivent être abolis, le budget est insuffisant pour payer les salaires jusqu’à la fin du biennium, des mesures d’austérité doivent être mises en place, etc. !

Conséquence de l’exercice de redéploiement et de la restructuration, 7 collègues ont été licenciés et 16 autres dégradés. Cela a fait faire à l’Organisation des économies parfaitement insignifiantes, tout en ayant un impact dévastateur sur la carrière et la vie privée des collègues concernés.

Conte 2015 : Pendant le même biennium, de l’argent devient subitement disponible pour des promotions suite à des reclassifications de postes (9 sont d’ores et déjà entrées en application et beaucoup d’autres sont en préparation, principalement à HRM), pour 35 extensions de contrat après l’âge obligatoire de départ à la retraite et même pour plus de 40 recrutements externes sur des contrats de durée définie. Enfin, et ce n’est pas le moins important, le poste d’ADG/BSP a été maintenu au niveau ADG, alors même qu’il figurait dans le 37 C/5 approuvé au niveau Directeur ; il semblerait qu’il soit maintenu au niveau ADG dans le prochain 38 C/5. Il est inutile de préciser que les 62 000 US$ de différence entre un poste d’ADG et un poste de D-2 auraient été suffisants pour sauver 2 ou 3 postes G dans un Bureau régional pour la durée du biennium et pour compenser les pertes financières subies par les collègues dégradés suite à la diminution de leur retraite.

Comprenez-nous bien : le STU soutient pleinement des promotions dûment méritées et justifiées. Le problème est le calendrier inopportun et le caractère sélectif de la mise en place de ces mesures. Comment, d’un côté, des collègues peuvent-ils être licenciés et dégradés à cause de réductions budgétaires pendant que, d’un autre côté, de l’argent est trouvé pour des promotions ? N’aurait-il pas été plus approprié d’identifier d’abord des solutions pour les collègues dégradés avant d’en récompenser d’autres ?

En outre, pourquoi avons-nous besoin de prolonger du personnel au-delà de l’âge de la retraite au lieu de mettre en place un calendrier adéquat de relève et un plan de développement des carrières ? Et pourquoi toujours recourir à des dérogations pour justifier des recrutements externes ?

Nous savons tous par avance que l’Administration justifiera tout cela par le manque de compétences adéquates en interne.

Cependant, compte tenu de l’absence d’outil approprié d’évaluation des compétences, il est compliqué de s’assurer que celles-ci n’existent pas en interne et l’absence de développement de carrière et de planification de la relève rend difficile la mise à niveau des qualifications des collègues en place…

Malgré le fait que le STU a à plusieurs reprises envoyé à HRM ses commentaires sur ses propositions d’évaluation des performances, pourquoi l’Administration ne lance-t-elle pas un exercice global pour favoriser le développement des carrières ?

On ne peut qu’être désorienté et démotivé par ces deux histoires différentes pendant le même biennium.

On ne peut que penser que l’UNESCO gère à la carte ses ressources humaines.

Et enfin, on ne peut que se rendre compte que tout n’est pas juste une question d’argent !

Nous croyons fermement qu’il n’est pas trop tard pour rectifier cette situation !

Le Conseil du STU

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