STU/66e Conseil/15/006
11 février 2015

LE STU S’INQUIETE D’UN SCENARIO CONTINUEL ET REPETE POUR LE PERSONNEL

En dépit des efforts constants et tenaces du STU pour établir avec l’Administration une relation de travail aux bénéfices mutuels, basée sur la volonté commune de relever les défis du changement au sein de l’Organisation, comme le STU l’a démontré par son rôle dans l’exercice de redéploiement, l’Administration maintient sa stratégie de refus du dialogue et de fait accompli.

Le STU est fermement convaincu qu’en période de contrainte budgétaire, la seule voie possible est de s’assurer que le moral du personnel est soutenu et que la plus grande ressource de l’Organisation n’est pas décimée mais au contraire profondément engagée et impliquée dans l’accomplissement du mandat de celle-ci.

Le STU continue à demander que le management respecte les principes d’une bonne relation avec le personnel et qu’il reconsidère sa stratégie de fait accompli.

La communication avec la Directrice générale et l’équipe dirigeante a été victime des circonstances résultant de l’adoption d’une politique des ressources humaines bien construite mais mal gérée. En effet, alors que les Etats membres ont plusieurs fois demandé, pour faire des économies, une réduction du nombre des membres de l’équipe dirigeante (SMT), la Directrice générale a décidé au contraire de la séparation involontaire de l’Organisation de sept collègues de grade inférieur , dont deux postes G-2 et deux postes G-3 hors-Siège, sous la justification d’une prétendue réduction budgétaire. Des « économies » négligeables ont également été faites par le redéploiement de 16 collègues sur des postes à grade inférieur.

Le STU a le sentiment qu’une approche fragmentaire est appliquée au risque systémique d’implosion de l’Organisation , où le contrôle interne et la multiplication des rapports à soumettre absorbe le peu d’énergie qui reste au personnel, aujourd’hui tout simplement en nombre insuffisant pour fournir le service de qualité que les Etats membres et les partenaires de l’UNESCO sont en droit d’attendre. Ce qui est imposé par le management va au-delà de la simple dégradation des conditions d’emploi du personnel. La prolifération des ressources extrabudgétaires sans augmentation du personnel permanent met sérieusement en danger l’indépendance de la « fonction publique internationale ». Le STU appelle à un exercice de réforme globale auquel chacun doit contribuer de la même manière, y compris le personnel. Personne mieux que les membres du personnel ne sait ce qui est nécessaire, quel changement peut être apporté et quelles décisions doivent être prises.

Par ailleurs, le STU s’inquiète que les changements aux conditions d’emploi soient proposés uniquement sur la base d’économies potentielles plutôt qu’en vue de créer un effectif motivé et solide, essentiel à l’UNESCO pour la réalisation de son mandat. Il est vital que le management considère le personnel comme une ressource inestimable plutôt que comme un fardeau financier.

La menace de la perte d’emploi, surtout si elle est constante, confuse et injustifiée, a un effet négatif sur le moral et le sentiment de sécurité du personnel, où qu’il soit affecté, et engendre une perturbation inutile des relations entre le management et le personnel. Cependant, pour les fonctionnaires internationaux, les impacts potentiels sont encore accrus et aggravés du fait qu’ils ne bénéficient en général pas de leur système national de sécurité sociale. Seule l’adoption de mesures visant à assurer une sécurité de l’emploi maximale permettra de préserver et renforcer les actifs les plus précieux de l’Organisation.

Sur cette base, le STU invite le management et le Conseil exécutif à étudier l’idée de conduire une évaluation conjointe et en profondeur de l’impact de la réforme de l’UNESCO à ce jour, en se concentrant en particulier sur la question de savoir si les initiatives relatives aux ressources humaines qui ont été prises ont été bien planifiées et cohérentes et, surtout, si elles ont vraiment eu un impact positif sur la situation financière de l’Organisation et sur sa capacité à être plus efficace. L’impact considérable sur le moral et les conditions de travail du personnel qu’a eu cette période prolongée d’incertitude a conduit l’Organisation à courir le risque de devenir trop centrée sur elle-même, au détriment de la réalisation de son mandat.

Le Syndicat du personnel de l’UNESCO (STU) a en conséquence le sentiment que l’effort de réforme doit avoir une clause d’extinction, c’est-à-dire un début et une fin, plutôt proche que tardive, de façon à ce que les membres du personnel de l’UNESCO, mais aussi le management et les Etats membres, se concentrent enfin, et une bonne fois pour toutes, sur l’ambitieux mandat de l’Organisation.

Le Conseil du STU

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